Quand la retraite par répartition devient un Ponzi d’État
Le modèle social de répartition repose-t-il sur une illusion comptable ? Quand les droits sociaux sont garantis par les contributions des suivants, l’équilibre vacille. Et les analogies avec les systèmes de Ponzi deviennent difficiles à ignorer.

Retraite répartition
Un modèle fondé sur la promesse
Dans de nombreux pays, les droits sociaux sont assurés par la solidarité intergénérationnelle. Les actifs paient pour les retraités. Les cotisations d’aujourd’hui financent les promesses d’hier. Jusque-là, rien d’anormal. Sauf que ce mécanisme repose sur un postulat implicite : il y aura toujours plus de cotisants que de bénéficiaires. Et c’est là que le bât blesse.
Une logique pyramidale
Quand la base s’érode – faible natalité, chômage, exode fiscal – le modèle se tend. Les nouveaux entrants ne suffisent plus à soutenir l’édifice. Comme dans un système de Ponzi classique, il faut sans cesse de nouveaux contributeurs pour payer ceux d’en haut. Si le flux se tarit, tout s’effondre. L’alerte a été formulée clairement par une analyse récente publiée sur le média français Inner Line, qui établit un parallèle troublant entre la mécanique républicaine et les arnaques pyramidales.
Le précédent historique : Charles Ponzi
Charles Ponzi, dans les années 1920, promettait 50 % de rendement en trois mois. Il payait les premiers investisseurs avec l’argent des suivants. Tant que l’argent rentrait, le système tenait. Puis tout s’est écroulé. À l’échelle d’un État, le principe peut sembler différent. Et pourtant : les retraites par répartition, sans capitalisation, sans fonds, sont exposées au même risque structurel.
Des symptômes mondiaux
En France, les réformes successives repoussent l’âge de départ. En Allemagne, les taux de cotisation augmentent. En Italie, on privatise par défaut. Aux États-Unis, la Social Security annonce des déficits à horizon 2034. En Afrique, les systèmes informels souffrent de déséquilibres identiques. Le symptôme est global : déséquilibre démographique, dette, dépendance aux générations suivantes.
L’illusion comptable
On parle de “droits acquis”. Mais ces droits ne sont ni garantis, ni provisionnés. Ce sont des promesses politiques gagées sur l’avenir. Or, en économie, une promesse sans base réelle est un pari. Et un pari répété devient, parfois, une escroquerie structurelle. Sans l’intention de tromper, mais avec les mêmes effets : un mur.
Que faire pour sortir de la spirale ?
Certains pays tentent de capitaliser. D’autres imposent des plans de réforme structurelle. Diversifier les recettes, intégrer l’automatisation dans le calcul des productivités, favoriser l’immigration ciblée… Les pistes existent. Mais elles impliquent un courage politique rare.
Une conclusion inconfortable
Personne ne veut croire que l’État peut reproduire les mécaniques d’un escroc financier. Et pourtant. Quand les modèles reposent sur des entrées futures hypothétiques, quand la confiance remplace la solvabilité, alors les fondements du pacte social se fragilisent. L’illusion n’est plus seulement financière. Elle devient politique.