Étude scientifique : l'excès de confiance, terreau fertile des théories du complot
Une étude majeure de l'Université Cornell révèle que l'excès de confiance en soi et la déconnexion avec l'opinion majoritaire sont les principaux facteurs d'adhésion aux théories du complot. Cette recherche remet en question les idées reçues sur le profil psychologique des personnes concernées.
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Des chercheurs analysant des données comportementales dans un laboratoire de l'Université Cornell
Une recherche majeure révèle les mécanismes cognitifs derrière l'adhésion aux théories conspirationnistes
Une série d'études scientifiques rigoureuses vient d'apporter un éclairage nouveau sur les mécanismes psychologiques qui conduisent certains individus à adhérer aux théories du complot. Cette recherche, menée sous l'égide de l'Université Cornell, démontre que deux facteurs principaux sont en jeu : une confiance excessive en soi et une déconnexion marquée avec l'opinion majoritaire.
Des biais cognitifs bien identifiés
Les travaux dirigés par le professeur Gordon Pennycook ont mis en évidence un phénomène particulièrement frappant : 93% des personnes adhérant à au moins une théorie du complot sont convaincues, à tort, que leur point de vue est partagé par la majorité de la population.
Cette recherche, publiée dans le prestigieux Personality and Social Psychology Bulletin, s'appuie sur huit tests cognitifs rigoureux évaluant notamment la perception et la compréhension des données chiffrées.
Une remise en question des idées reçues
Contrairement aux préjugés courants qui associent les adeptes des théories du complot au narcissisme, l'étude révèle un profil psychologique différent. Il s'agit plutôt d'individus présentant une déconnexion profonde avec la réalité objective, ce qui altère significativement leur capacité à identifier et à corriger la désinformation.
"Dans la plupart des cas, ils pensent représenter la majorité alors qu'ils forment une petite minorité", souligne le Professeur Pennycook, mettant en lumière ce décalage significatif entre perception et réalité.
Implications pour la société et les politiques publiques
Ces résultats ouvrent des perspectives importantes pour l'élaboration de stratégies de prévention et d'éducation aux médias. Ils soulignent l'importance d'un renforcement des compétences critiques et d'une meilleure compréhension des mécanismes de validation collective des informations.
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